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NOTES DE L’EMISSION
l’article complet
Les espaces de la faible densité
Avec environ 115 habitants au km² en 2006, la France est un pays assez faiblement peuplé en Europe.
On appelle espaces de faible densité ceux qui comptent moins de 30 hab./km².
Aujourd’hui près de 4 millions de personnes vivent dans ces espaces, soit 6,5 % de la population.
Ce seuil est arbitraire il evoquerait une densité à peine basse pour certains pays (Espagne) quasi désertique pour d’autres (Pays-Bas).
Mais nous allons nous attarder sur la diagonale du vide ou diagonale des faibles densités.
La diagonale du vide est une large bande du territoire français allant de la Meuse aux Landes où les densités de population sont faibles par rapport au reste de la France.
Le parti pris de ma démarche est d’attirer votre attention sur ces territoires qui ont des logiques et une organisation particulière,
et surtout, de leurs évolutions notamment sous l’effet des phénomènes issus de la globalisation.
Fréquemment, la lecture de la démographie montre qu’un peu partout en Europe les espaces de faible densité semblent plutôt dans une situation de difficulté.
Une approche plus fine permet cependant de nuancer cette impression.
Une caractéristique majeure, est que Faible densité ne signifie pas nécessairement abandon et cette situation ne peut pas être toujours associée à des phénomènes de dépeuplement renvoyant à l’idée d’un exode rural et d’une rupture.
D’une part, la faible densité a toujours été un trait caractéristique de l’occupation de certaines zones comme c’est souvent le cas en montagne où elle traduisait une forme d’équilibre.
D’autre part, si les espaces de faible densité peuvent fréquemment témoigner de l’exode rural, on peut constater qu’ils bénéficient pour la plupart d’un regain démographique qui est constaté depuis une dizaine d’années. Comme le relève l’Insee, désormais, plus les départements sont ruraux, plus ils ont tendance à être attractifs.
Une autre caractéristique, est que la diagonale passe par toutes les régions. Mais elle se trouve coupée en deux
La partie septentrionale poursuit sa tendance à la désertification …… enfin au dépeuplement
La partie sud-ouest semble conquise par une légère poussée démographique.
Au niveau sociologique on y rencontre la présence de différentes strates de populations qualifiées
tantôt de natives,
tantôt de rurbains résidents
ou de résidents secondaires
Ça pose une question :
au fond existe-t-il aujourd’hui une société et des modes de vie spécifiques aux espaces de faible densité ?
Que ces lieux soient en situation de désertification ou au contraire de regain démographique, dans de nombreux cas, les habitants agissent pour mettre en œuvre de nouvelles formes d’implication, d’activités économique, adaptées aux situations.
Ces porteurs de projets contribuent à promouvoir des modèles de développement expérimentaux alternatifs, et détiennent eux aussi des potentiels d’innovation et de créativité.
Ces espaces peuvent aussi se révéler la terre promise pour des populations qui savent pouvoir y pratiquer des styles de vie spécifiques et qui viennent y chercher une forme d’isolement pour expérimenter des modes de vie alternatifs.
L’attractivité est aussi celle qui peut conduire des populations fragiles et pauvres issues des villes vers des territoires où elles pensent pouvoir vivre mieux. Pareille situation vient alors aggraver les problèmes de précarité sociale existant parfois déjà dans ces espaces, liés par exemple aux faibles revenus ou au vieillissement.
Au niveau économique on constate que ces évolutions technologiques liées au développement de l’économie numérique laissent entrevoir des perspectives nouvelles sur les pratiques d’usage dans les services comme les modes de consommation.
L’essor de la production d’énergie par l’éolien et le photovoltaïque, ont multiplié les potentiels, donnant de surcroît un intérêt nouveau à des espaces délaissés.
La gestion et la protection de l’environnement apparaissent à la fois comme un enjeu fort, parfois source de tensions, mais aussi comme le support d’autres activités notamment agricoles ou touristiques.
Au cours des dernières années, les efforts conduits sur le marketing territorial et la réussite de certains projets de médiatisation, le plus souvent dans le domaine du tourisme, ont pu donner une image nouvelle de certains espaces de faible densité.
L’approche comparative des ruralités et des urbanités dans le monde est une question importante qui prend tout son sens au moment de la globalisation.
La compréhension est absolument nécessaire dès lors que l’on constate l’émergence de tensions notamment politique entre villes et campagnes.